Toyota GR GT – Gazoo Racing sort à nouveau les crocs
La marque japonaise a décidé de révéler officiellement en ce 5 décembre 2025 la future GR GT, un coupé sportif qui servira de base d’homologation pour les championnats d’endurance. Côté moteur, on retrouve sous le long capot un V8 hybride bi-turbo de 4L de cylindrée, associé à un moteur électrique situé entre la boîte de vitesses et le pont. Le tout délivre, grâce à une boite automatique 8 rapports, une puissance combinée de 650 ch et 850 Nm de couple, renvoyés aux roues arrières, aidés par un différentiel à glissement limité. La vitesse maximale du bolide avoisine les 320 km/h, à exploiter sur circuit ou route fermée bien sûr !
- Moteur V8 bi-turbo Toyota
Si le coupé possède l’appellation GT, il n’en reste pas moins une voiture optimisée pour le circuit et pour cause, l’auto dispose d’un carter sec limitant les soucis de lubrification moteur en virage, d’un centre de gravité abaissé pour l’asseoir sur l’asphalte, ainsi que d’une répartition du poids de 45% à l’avant et 55% à l’arrière. De quoi s’attendre à une voiture à priori très joueuse. A tout cela, s’ajoute un châssis entièrement réalisé en aluminium, avec des ajouts PRFC (polymère renforcé en fibre de carbone) sur les panneaux de carrosserie. Le poids est donc relativement contenu par rapport à ses rivales allemandes, avec 1 750 kg annoncés, soit une valeur quasiment identique à celle de la Corvette C8 Z06. Côté suspension, Toyota a choisi des doubles triangles pour les trains roulants. Les freins, quant à eux, sont en carbone céramique, et fonctionnent de manière optimale lorsqu’il dissipent la chaleur. Un choix premium résolument tourné vers une utilisation piste de la part de la GR GT. Pour compléter la fiche technique, la marque japonaise a fait le choix de monter des Michelin Pilot Sport Cup 2 en 265/35 ZR 20 à l’avant et 325/30 ZR 20 à l’arrière.
A l’intérieur, le constructeur a fait le choix d’un design épuré sans pour autant être austère. Le cuir rouge, l’alcantara sur le tableau de bord sublimé par des surpiqûres, les buses d’habitacle peintes tel un rappel aux sièges…pour un peu, les occupants pourraient se croire à l’intérieur d’une Ferrari ! Si un écran tactile occupe une place importante sur le tableau de bord, Toyota a fait le choix d’intégrer de nombreuses commandes physiques, qu’elle soient situées sous l’écran, sur la console centrale ou même au volant. Cela fait d’ailleurs un moment que l’on avait pas vu autant de boutons au volant d’une sportive, cela témoigne de la volonté de la marque de proposer une expérience de conduite particulière en dirigeant les yeux du pilote vers la route plutôt que dans l’habitacle.
Je parlais d’homologation FIA un peu plus haut. En effet, Toyota, par le biais de sa division GR spécialisée dans la compétition (WRC, WEC, F1 en partenariat avec Haas), engageait jusqu’à présent sa Supra Mk5 en catégorie GT4. Le constructeur, fort de ses succès en Hypercar, souhaite passer un nouveau palier en engageant une voiture dans la récente catégorie LMGT3. Pour être éligible, chaque fabricant doit pouvoir commercialiser la voiture qu’il souhaite engager, à hauteur de 2 500 exemplaires par an. Toyota a choisi de développer la version de route et la version de compétition conjointement, ce qui n’est pas sans rappeler les fameux véhicules sportifs dérivés du Groupe B.
Toyota GR GT3 – Une entrée en compétition cette année ?
- Vue de profil avant de la Toyota GR GT3
- Vue de profil avant de la Toyota GR GT3
La Toyota GR GT3 est donc la version compétition du coupé, préparée spécialement pour une entrée en catégorie LMGT3 en 2026 ou 2027. Le règlement FIA imposant que les véhicules de cette catégorie soient les mêmes que la version de série, peu de changements sont à prévoir hormis l’aérodynamique bien plus exubérante et optimisée, un châssis rigidifié, un intérieur dépouillé et surtout un moteur sans composants électriques. Des tests ont déjà eu lieu sur le circuit de Spa-Francorchamps en Belgique, au cours desquels le prototype camouflé laissait chanter son V8 bi-turbo à travers les Ardennes avec deux sorties d’échappement latérales bien plus libérées. Ce système d’échappement est très similaire à la Lexus GT3 ainsi qu’à la Mercedes-AMG GT3, avec en prime des entrées d’air situées en aval, permettant de récupérer les gaz relâchés dans l’air pour venir chauffer les pneus arrière et les maintenir à bonne température. Nul doute que Toyota se donnera les moyens de se battre à armes égales avec les constructeurs européens.
Lexus LFA Concept – Exit le V10, bienvenue au tout-électrique
Le dernier modèle présenté par la marque japonaise est un concept-car faisant écho à l’héritage de la filiale premium Lexus : la très célèbre LFA. La voilà qui revient sur le devant de la scène avec une version 100% électrique ! Ici, le concept reprend la technologie et le châssis de la GT GR, tout en proposant un cockpit immersif mettant le conducteur au centre de l’action, ne faisant qu’un avec le poste de conduite. Le volant type “yoke” s’intègre avec sobriété dans un habitacle épuré, avec un tableau de bord minimaliste à l’écran incurvé. Si Lexus ne dévoile pas grand chose de sa future LFA, les photos permettent de déceler quelques subtilités invisibles au premier coup d’oeil : un bouton “Boost Map” à côté du tableau de bord, un commodo qui fait office de sélecteur de transmission ainsi qu’un petit indicateur de rapport engagé, suivi d’un “M” affiché à l’écran ! Bien sûr, il s’agit de photos de concept ; elles ne reflètent pas nécessairement la réalité. Toutefois, alors que de plus en plus de constructeurs cherchent à intégrer des rapports simulés dans leurs sportives électrifiées, cela peut éventuellement indiquer la volonté de Toyota de suivre cette tendance comme leur compatriote Honda (avec la nouvelle Prelude équipée d’une boite eCVT, ou la Hyundai Ioniq 5 N). De l’extérieur, le concept rappelle les formes de la LFA originale, notamment à l’arrière avec une signature lumineuse faisant office de contour des deux grilles, ainsi qu’une évocation de la triple sortie d’échappement Yamaha, cette fois remplacée par des LEDs. Un travail aérodynamique spécifique donne naissance à deux rétroviseurs évidés fendant l’air, ainsi qu’un aileron déployable et un diffuseur arrière.
En conclusion, Toyota décide de faire plaisir aux amateurs de sportivité et de compétition en dévoilant des modèles hautes performances pour la fin de l’année. Les amateurs qui suivent le championnat d’endurance attendaient avec impatience que la marque dévoile la remplaçante de la vieillissante Lexus GT3 et seront ravis d’entendre un nouveau V8 rugir dans les virages. Le concept LFA sera évidemment source de controverse, puisque les passionnés regretteront amèrement le chant du V10 Yamaha, troqué contre une motorisation électrique. Il n’empêche que je pense honnêtement que la marque se dirige dans la bonne direction, osant prendre le virage de la modernité, tout en gardant les bonnes bases pour évoluer dans un marché délirant.






















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