Les sports mécaniques et l’automobile ont une place importante dans ma famille. Mon ascendance à toujours été liée à cette industrie de près comme de loin : un ancêtre marchand ayant eu la chance d’être le premier Annécien à posséder une voiture au début du XXe siècle, un autre ayant couru lors des 24h du Mans, un grand-père s’étant pris de passion pour la restauration d’une Renault Floride, un père travaillant chez Renault…et puis moi, le fils, ancien mécanicien et pilote de kart amateur ayant rapidement compris qu’il n’irait pas loin sans budget, cherchant à se faire un nom en couvrant des courses et en faisant de la vulgarisation. Les 24h du Mans, c’est donc un peu comme une réunion de famille sans moments gênants et sans repas qui dure trois heures. Tous les ans, je pars en road-trip avec mon père pour me rendre dans la Sarthe l’espace d’une semaine ou d’un weekend, afin de partager cette passion qui nous anime. 2025 e faisant pas exception, j’ai prévenu Arnaud (notre rédac’ en chef) que je serais sur place : alors qu’il n’avait pas réussi à obtenir d’accréditation cette fois-ci, il m’a proposé de rédiger cet article pour relater mon expérience sur ce circuit mythique. Voici donc mes 72h du Mans !
24h du Mans 2025, une édition historique !
Beaucoup de records ont été battus cette année : record de spectateurs avec 332 000 personnes présentes dans les gradins et les chaises de camping, record du nombre d’Hypercars présentes sur la piste avec l’arrivée des Aston Martin Valkyrie LMH du team The Heart of Racing…et sans doute un record de moucherons présents sur la piste ! Même les pilotes s’en sont plaints en interview, c’est dire ! Le programme était chargé, entre les présentations des futurs concurrents McLaren, Genesis et Ford, la Peugeot e-208 GTi dévoilée en avant-première et la parade des pilotes à laquelle je n’ai pas pu assister. Nul doute que l’endurance attire et va continuer de prospérer dans les années à venir.
- Zak Brown, PDG de McLaren, en plein interview
- La nouvelle Hypercar McLaren, dès 2027 au Mans !
- Alpine compte bien faire parler de sa bombinette A290 !
- Toyota Mirai, la tentative japonaise de démocratiser l’hydrogène
- Très belle Mercedes AMG GT en robe noire !
- La nouvelle BMW M2 CS, taillée pour la course !
- Nouvelle Peugeot e-208 GTi
- Le lion sort les griffes…en version électrique !
Pour rappel, cette édition 2025 a vu la victoire pour la troisième fois d’affilée d’une Ferrari 499P. Cette fois-ci, derrière le volant se trouvait l’équipage Robert Kubica/Ye Yifei/Phil Hanson. Un fait incroyable quant on connaît le parcours chaotique du pilote polonais, gravement blessé à la main droite en 2011 après une sortie de route en rallye. Le podium est complété par la Porsche n°6, avec notamment le lyonnais Kévin Estre à son bord et aussi Laurens Vanthoor et Matt Campbell, puis par une deuxième Ferrari, la n°51 d’Alessandro Pier-Guidi/James/Calado/Antonio Giovinazzi. Pour les écuries françaises, on est loin de faire la fête : les deux Alpine se classent 9e et 10e et les Peugeot se retrouvent 11e et 16e.
La compétition n’a malheureusement pas été aussi prenante que les éditions précédentes. La faute sans doute à une BoP (Balance of Performance, ou équilibrage des performances) ratée, privilégiant la marque au cheval cabré qui est devenue intouchable tout au long de la course. La pole position de la Cadillac du sarthois Sébastien Bourdais avait pourtant de quoi faire rêver d’une bataille serrée, mais AF Corse a décidé de retirer les sacs de sable de la voiture le jour de la course !
Les 24h du Mans : entre modernité et tradition
L’avantage aux 24h du Mans, c’est que vous avez le choix : vous pouvez faire une nuit blanche à regarder les voitures ou les écrans géants, faire la fête autour des nombreuses buvettes, monter dans la grande roue après avoir déboursé 10€ (COMBIEN ???)… Mais vous avez également accès au musée des 24 Heures du Mans ! Celui-ci regorge de véhicules emblématiques, aussi bien à deux roues qu’à quatre roues. Après avoir patienté un quart d’heures dans la file d’attente comme à Disneyland, j’ai pu passer une bonne heure à l’intérieur, armé de mon appareil photo et de mon iPhone.
On retrouve plus d’une centaine de véhicules de compétition ayant laissé des traces sur le bitume du circuit sarthois, ainsi qu’une salle aux miniatures rassemblant plus de 4 000 reproductions à l’échelle 1/43e ! Cette année, McLaren était à l’honneur, ce qui m’a permis de prendre des clichés des monoplaces de Lando Norris et de Lewis Hamilton, mais aussi des prototypes engagés en championnat Can-Am !
- McLaren MCL37, pilotée par Lando Norris en 2023
- McLaren M8A
- Sacrées pipes d’admission !
- McLaren MP4-23 de Lewis Hamilton, pilotée pendant la saison 2008
Un road-trip mouvementé au Mans…en Volkswagen California Coast !
Comme je l’ai évoqué au départ, ces 24h du Mans 2025 ont été l’occasion de conduire une nouvelle voiture, plus précisément un van : le Volkswagen California, dans sa déclinaison Coast.
Long de 4 mètres 90, haut de 2 mètres et large d’1 mètre 90 pour un PTAC de 2 tonnes 5, le California que j’ai loué est équipé du moteur 2.0L TDI en boîte manuelle 6 rapports. Relativement sobre malgré le poids conséquent du van, j’ai relevé une moyenne de 7l/100km une fois le régulateur fixé à 110km/h sur autoroutes et routes nationales. En ville, on est tout de suite plus proche des 9L/100km, mais ce n’est pas son terrain de jeu. La suspension est relativement ferme, peut-être trop ferme d’ailleurs. On sent bien les dos d’âne et les bosses et les vibrations se ressentent dans tout le van. Le comble, c’est que le châssis et la direction donnent tout de même une sensation de détachement de la route. On ne sait pas trop ce qui se passe sur la route, malgré un roulis forcément présent vu le gabarit du California.
Au niveau de l’agrément de bord, les sièges en tissu sont très confortables, équipés d’accoudoirs des deux côtés pour les longs trajets. Le tableau de bord reste identique à tous les modèles VW, excepté l’ajout d’un panneau de contrôle au plafond. Ce dernier permet de gérer diverses options liées à la vie à bord, comme le réglage du réfrigérateur, du chauffage, des lumières à bord ou encore un capteur d’assiette. C’est très utile pour savoir si vous allez dormir sur un terrain plat, ou si votre sang va passer des pieds à la tête pendant la nuit (je déconseille). On trouve ici divers rangements pour la vaisselle, les vêtements ou d’autres objets. La banquette arrière se déplie pour offrir un lit deux places d’un confort satisfaisant. Vous pouvez également relever la capote montée sur vérins hydrauliques, dévoilant un lit une place, dans un esprit camping très sympathique ! Il est possible d’ouvrir quelques jours, équipés de moustiquaires, afin de faire entrer de l’air en cas de canicule comme ce weekend là. Le California est équipé d’une prise de recharge ainsi que d’un réservoir d’eau claire et un réservoir d’eaux usées relié au lavabo. Enfin, une bouteille de gaz se trouve dans l’un des placards, qui permet d’activer une petite gazinière. Tous ces éléments permettent une totale autonomie, très pratique sur les parkings du circuit où les bornes électriques et les arrivées d’eaux sont rares et très prisées par les premiers arrivants. Je ne vous en dis pas plus pour le moment, car un essai complet viendra très bientôt sur Les 2 Ponts !
Petite anecdote avant de conclure, qui sert à la fois de coup de gueule et de message préventif à l’attention des conducteurs. Nous avions prévu de partir du circuit un peu avant l’arrivée de la course, puisqu’il était déjà impossible d’atteindre la ligne d’arrivée pour prendre des photos du podium. Une fois arrivés au van, une personne âgée au volant d’une DS4 flambant neuve s’est mise à reculer sans regarder derrière. Entendant le bruit caractéristique de deux pièces en plastique frotter l’une contre l’autre, je suis sorti en courant du California voir ce qu’il se passait (et ce que je craignais). En m’approchant de la vitre du conducteur pour le prévenir, ce dernier a tenté une nouvelle manœuvre, cette fois en enfonçant le pare-chocs, avant de prendre la fuite. Au vu de l’ambiance pendant la nuit de samedi à dimanche, je ne doute pas que cet homme d’un certain âge à passé un très bon moment avant de prendre le volant. Résultat, la caution qui saute provisoirement, et une heure à porter plainte pour délit de fuite. C’est en gardant un maximum de calme que je vous le dis, mais il faut vraiment arrêter de prendre la fuite dès que vous commettez une erreur au volant. Cela ne fait qu’aggraver votre cas, une plaque, c’est facile à relever. Vous vous exposez seulement au fait de devoir payer de votre poche les dégâts causés ou pire, tomber sur quelqu’un de nerveux et passer un sale quart d’heure.
En conclusion, mon expérience aux 24h du Mans est globalement positive. L’ambiance reste toujours aussi incroyable, et les nouvelles fan zones apportent un vent de fraîcheur. Toutefois, la fréquentation commence réellement à devenir problématique en tant que spectateur. Le samedi, lors du départ, il y avait tellement de monde au virage Dunlop qu’une ambulance n’aurait jamais pu passer en cas de malaise ! Le prix des billets ne cesse d’augmenter chaque année, avec de moins en moins d’avantages pour les petites bourses. A titre d’exemple, pendant les 24h de Spa ayant eu lieu deux semaines après, vous avez la possibilité pour une cinquantaine d’euros de participer à la semaine entière et de pouvoir marcher sur la grille de départ, le tout avec pas moins de cinq championnats à la carte. De plus, pour les photographes en herbe, il reste très peu d’endroits propices aux clichés sans grillage devant l’objectif. La sécurité des spectateurs est primordiale, mais la topographie du lieu n’avantage pas le circuit sarthois comparé au relief des Ardennes.
La prochaine fois, je vous ferai un retour d’expérience sur un autre circuit chargé d’histoire !
Photos par Julien Thoinet et Volkswagen France
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