
Le Mazda CX-80 affiche de nombreux badges sur sa carrosserie, faisant état de sa transmission intégrale, de sa micro-hybridation ou encore de la présence d’un moteur six cylindres en ligne. Le point le plus important, dîtes-vous ?
Un créneau concédé par Volvo
L’offre diesel se fait particulièrement rare en Europe. Encore plus depuis ce mardi 26 mars 2024, date à laquelle l’usine de Torslanda (Suède) a produit la dernière Volvo équipée d’un moteur gasoil. Ce XC90 bleu marqua la fin d’une ère. Le constructeur suédois, connu entre autres pour ses routières ayant traversé les époques, faisait ainsi une croix définitive sur un carburant autant décrié qu’apprécié par des dizaines de millions d’automobilistes à travers le continent. Depuis le musée World of Volvo de Göteborg (Suède), le SUV regarde ses concurrents essayer de faire leur place sur un marché restreint mais finalement pas désuet. Les conducteurs européens continuent de plébisciter des modèles capables d’avaler les kilomètres, en combinant autonomie et confort de route. En plus de l’incontournable premium allemand, les acheteurs peuvent également se tourner vers une offre méconnue : le CX-80 de Mazda, toujours au catalogue aujourd’hui, l’ainé des SUV de Mazda en Europe. Un imminent nouveau CX-5 arrive.

Comme tout véhicule premium qui se respecte, le Mazda CX-80 Homura Plus embarque de série des phares LED adaptatifs, garantissant un excellent éclairage sans gêner les autres usagers de la route.
Présenté en 2024, le CX-80 est l’offre complémentaire au CX-60, dévoilé deux ans plus tôt. Ce dernier venait justement se positionner sur un créneau occupé par son quasi-homonyme XC60. Le SUV Volvo comprenait alors trois offres de motorisations diesel (D3 de 150 chevaux, D4 de 190 chevaux et D5 de 235 chevaux), toutes basées sur un bloc quatre-cylindres bi-turbo. Mazda choisit de se différencier d’emblée en optant pour une cylindrée plus importante, justifiée par la présence de deux cylindres supplémentaires. Satisfait de sa proposition CX-60, le constructeur nippon avait donc réitéré avec un CX-80 pensé pour les familles nombreuses nécessitant jusqu’à 7 places. Un SUV plus long – mais moins que sa version CX-90 commercialisée aux Etats-Unis – conservant les attributs de son équivalent 5 places. Il est arrivé en Europe en début d’année 2025 et est encore très méconnu des automobilistes français. Dans son viseur : le premium allemand.

La couleur Machine Gray n’est pas la plus sympathique du catalogue, si tant est diffusée ! La teinte rose-gold Melting Copper ferait davantage sortir du lot ce CX-80.
Le CX-80 : un engin imposant, bardé de caméras
Le Mazda CX-80 peut aisément prétendre au titre de SUV 7 places le plus long commercialisé en Europe … quand la MX-5 est des plus petites autos de grande production ! Avec ses 4,995 mètres, il dépasse le Mercedes GLE (4,92 mètres) et le Volvo XC90 (4,95 mètres). Il n’y a qu’à essayer de faire un créneau avec pour s’en apercevoir : il faut de la place. Fort heureusement, le SUV japonais est bien fourni en caméras proposant une vue d’ensemble autour du véhicule. Il faut maîtriser la perspective de celle dévoilant l’arrière, mais elles permettent de manœuvrer avec bien plus de facilité. Même les réfractaires s’y mettront, encore plus si la troisième rangées de sièges est occupée. Moins haut que ses rivaux cités plus tôt, le CX-80 renforce l’impression d’avoir un capot gigantesque. Ce dernier n’obstrue pourtant pas la visibilité. Au contraire, dans une moindre mesure, des énormes rétroviseurs.

Le toit ouvert au premier cran reste une solution efficace et appréciable pour renforcer l’agressivité d’un véhicule.
- Il n’y a pas que chez BMW qu’on trouve des six-cylindres en ligne diesel.
Détail qui n’en est pas un : les essuie-glaces couvrent la totalité de la vision conducteur. Pratique, davantage que le liquide lave-glace sortant des balais et envoyé directement en dehors du pare-brise. Avec sa finition Homura Plus, notre modèle d’essai se présente dans une teinte Machine Gray presque regrettable, étant donné les couleurs rouges disponibles au catalogue. Les jantes noires en 20’’ n’apportent pas de contraste. Si nous pouvons lui reprocher son manque d’extravagance, il ne fait aucun doute que cette configuration extérieure correspondra aux attentes de nombreux automobilistes français. Un semblant de discrétion, donc. Seule la calandre vient différencier notre diesel de la version hybride rechargeable. Notre auto étrenne fièrement un badge « Inline 6 » entre les portes et les ailes avant. Un détail appréciable dans un monde automobile (européen) tourné vers le downsizing des moteurs. Un six cylindres, et “mazout”, ça se fête !
Un intérieur épuré et travaillé pour notre SUV Mazda

Un habitacle épuré, dans lequel l’écran central trouve une place naturelle sans empêcher la présence de boutons.
L’habitacle des Mazda CX-60 et CX-80 est quasiment identique. En finition Homura Plus, la version 7 places embarque une sellerie Nappa en cuir noir. C’est beau, encore une fois discret, et peut-être un poil plus triste que l’intérieur blanc proposé sur les versions Takumi et Takumi Plus. Cela ne change rien au confort de l’assise et au côté rassurant d’un habitacle ayant choisi de conserver de nombreux boutons physiques. Sur la console centrale, sous l’habillage en film aluminium noir brossé des contre-portes, sur le volant… il y en a partout, jusqu’au tableau de bord ! Il convient de mémoriser les différents raccourcis programmés, et menus cachés, pour profiter pleinement des possibilités de l’auto. À trois branches, le volant est d’ailleurs particulièrement doux. Le puriste, qui en demande toujours plus, regrettera l’absence d’un rappel du badge « Inline 6 » sur la partie basse. On glisse l’idée là, comme ça.

Conforme aux normes GSR-II obligatoires, le Mazda CX-80 propose de couper les avertisseurs sonores d’excès de vitesse grâce à un bouton, à la gauche du volant, devenant rapidement un rituel de passage à chaque démarrage.
- Voici les deux modes d’affichage du combiné numérique : ici avec l’activation du régulateur adaptatif.
- .. et l’affichage standard des compteurs, dans un graphisme “à l’ancienne” ! Et tant mieux.

CX-60 et CX-80 ont inauguré un système de pré-réglage de position de conduite : suite à l’analyse conducteur d’une caméra, un réglage volant & siège est proposé.
Une fois bien appréhendée, l’ergonomie de l’habitacle est très appréciable. L’écran de 12,3” est idéal, il n’y a pas besoin de plus grand. On retrouve rapidement les commandes nécessaires pour un trajet connecté, avec des prises UBS-C et un chargeur à induction forcément plutôt lent. Notons néanmoins que les éléments plastiques ou tapissés sur lesquels nous pourrions poser un smartphone le temps de sa charge ont tendance à considérablement chauffer, tout comme les sièges, à l’avant et au rang 2, ainsi que le volant. Inutile de préciser à quel point cela peut être agréable en automne. Evoquons également le toit vitré panoramique et les excellentes enceintes Bose, crachant des basses timides – même au niveau maximal – mais à la sonorité très maîtrisée. S’il ne reste que 258 litres de volume de coffre avec les 7 places (566 litres en 5 places), l’espace intérieur est suffisant, et très bien fini.
- Avec 256 litres d’espace dans le coffre, difficile de partir en vacances à sept sans ajouter une remorque de 750 kg et/ou un coffre de toit.
2,2 tonnes lancées sur voies rapides
Pas besoin de le prendre en main pour l’attester : le Mazda CX-80 n’est pas fait pour la ville. Mais il peut très bien y circuler sans trop consommer, grâce à une hybridation légère liée à une petite batterie de 0,33 kWh gérant efficacement le système i-Stop. Celui-ci vient couper le moteur dès lors que les conditions de circulation le permettent, et même en mouvement ; à l’approche d’un feu ou dans une pente. Les économies de carburant sont minimes mais elles permettent ensuite de limiter la consommation lors des démarrages fréquents. Ainsi, en circulation urbaine, il nous a été possible d’afficher une moyenne inférieure à 7l/100 km. Evidemment, il convient pour cela de ne pas démarrer trop fort à chaque intersection. Le couple maximal de 550 Nm étant disponible dès 1 500 tr/min, la consommation peut vite s’envoler.
- Le levier de la BVA8.
- L’écran de mesure consommation. Un autre menu précise la gestion d’énergie de la micro hybridation.
Particulièrement et volontairement souple, la boîte de vitesses à huit rapports Skyactiv-Drive fait son travail en tout discrétion. Le moteur 3,3L e-Skyactiv D ronronne telle une version plus discrète du six-cylindres en ligne biturbo diesel BMW B57, ne s’immisçant réellement dans l’habitacle qu’en forte accélération. Pour cela, il est conseillé de passer en mode Sport : l’interface rougit et la boîte gagne soudainement en réactivité. Le contraste est assez saisissant. Forcément, avec ses près de deux tonnes sur la balance, le Mazda CX-80 n’est pas un foudre de guerre pour autant. Ses 254 chevaux, transmis aux quatre roues (bien que l’essieu arrière semble concentrer la quasi-totalité de l’effort) auraient bien besoin du renfort d’une petite cinquantaine d’équidés. Le 0 à 100 km/h est annoncé en 8,4 secondes, pour une vitesse maximale théorique de 219 km/h, que le SUV est capable de dépasser de quelques unités sur autobahn.
Une consommation respectable malgré l’aérodynamique : l’expertise e-SkyActiv-D
Le gros des tests autoroutiers a été effectué avec deux adultes et une quantité réduite de bagages. Avec cette charge minime, le Mazda CX-80 n’est que peu sollicité. La voie rapide est son terrain idéal. Le confort de suspension paraît presque ferme par rapport à une Citroën C5 Aircross, mais le compromis est finalement trouvé : pas de douleurs au postérieur après 5 heures de route. Le conséquent réservoir de 72 litres est idéal pour traverser la France. Avec un vent défavorable, régulateur adaptatif activé à 135 km/h, le SUV affiche une consommation de 7,5 l/100 km ; moyenne qui baissera de 0,5 litre dans le sens inverse. Mouvoir plus de deux tonnes – avec passagers – dans un véhicule aussi imposant demande un gros travail aérodynamique. Voilà sûrement la raison de sa hauteur rabaissée par rapport aux rivaux allemands. Amusez-vous à rabattre les rétroviseurs et vous entendrez immédiatement les flux d’air.
Sur routes départementales, le CX-80 peut se laisser tenter par quelques incursions dynamiques dans des courbes assez larges. La sensation de roulis est bien présente mais le SUV affronte les virages sans broncher. Le conducteur trouvera probablement ses limites avant que les lois de la physique ne les lui rappellent. Mode sport activé, conduite adaptée aux circonstances, la consommation tend rapidement vers les 11 l/100 km. Ce n’est évidemment pas l’usage qui lui est attribué, mais il convient d’essayer. Mention spéciale pour les pneus Goodyear EfficientGrip Performance SUV en 235/50 R20, capables de transmettre couple et puissance sans patiner même sur chaussées humides. Il faudra activer le mode Off-Road pour ne pas faire crisser les gommes sur les pentes de terre. Mais là encore, quatre roues motrices ou pas, ce n’est pas l’usage approprié. Le Mazda CX-80 ne pense qu’à la route. Un parfait allié des vacances, avec attelage rétractable et coffre de toit en options.

Il serait intéressant de tester le moteur 3,3L e-Skyactiv D de 254 chevaux sur le Mazda CX-60 ; plus petit, moins lourd, et sûrement plus dynamique.
Quelques évolutions pour 2026 !
Petit encart du “red’chef” ;). Depuis l’essai de notre cher Jérémy, Mazda France a annoncé quelques actualités sur les CX-60 et CX-80 pour 2026. L’occasion était trop belle pour vous en proposer quelques mots !
L’objet de cet essai concerne l’offre diesel e-SkyActiv-D, qui est justement désormais homologuée pour s’alimenter du HVO 100, le biocarburant diesel. Du diesel propre, eh oui. En 2026, les deux SUVs auront un système d’aide d’urgence au conducteur, pour immobiliser le véhicule en toute sécurité en cas de non-réponse du conducteur aux alertes visuelles et sonores détectant son inattention. On a pu voir un tel système au sein du Groupe VW. Le système provoque alors l’ouverture des portes pour assurer l’intervention des secours.
Jérémy vous parlait de la configuration un peu terne de sa version Homura Plus : justement la gamme 2026 intègrera une nouvelle sellerie cuir matelassée “Tan”, sur ces finitions Homura et Homura Plus ! L’ensemble s’associe à un volant bicolore, des vitres acoustiques à l’avant et une planche de bord garnie d’une suédine façon Alcantara. Un tel intérieur nous rappelle largement la configuration de présentation de la récente sœur berline électrique 6e. Une bonne chose en tout cas ! En revanche, ces finitions gardent forcément les jantes teintées noires …
- Mazda CX-80 Homura Plus 2026, sellerie Tan
- Mazda 6e – Salon de Bruxelles 2025
Les jantes alu adoptent d’ailleurs de nouvelles teintes sur la finition Exclusive-line : Silver Metallic sur le 60, Bright sur le 80. Pour illustration, les voici dans leur teinte 2025 ci-dessous. des jantes classiques, mais élégantes, qui lui vont bien. Et les voici en liaison avec le rouge “Artisan Red” que le CX-80 a récemment inauguré, qui lui est spécifique. Seule la MX-5 35th Anniversary Edition le partage, avec le cuir et la capote beige que l’on connaissons sur la finition Kazari : quel dommage que nous ne l’ayons pas en France !
- CX-80 Exclusive-Line 2025 Artisan Red, jantes 20” Silver
En teinte de caisse, on note l’apparition du Polymetal Grey qui remplace le Sonic Silver (gris clair “standard”) : le Polymetal était apparu brièvement sur la MX-5 ND, les 3 et CX-30.
Citons aussi le fait que la dotation CX-60 s’aligne sur celle du CX-80 notamment en ADAS : surveillance d’inattention conducteur, aide au freinage intelligent avec prévention de collision frontale, maintien de trajectoire avec aide à l’évitement des collisions frontales. Egalement, l’aide au freinage avec détection d’obstacles en marche avant ; assistance à l’attelage de remorque, aide au freinage d’urgence en marche arrière .. de série ou en option selon finitions. Assistant vocal Alexa d’Amazon, navigation connectée avec 7 ans de mise à jour.
Rendez-vous en 2026 pour apprécier ces actualités, et plus d’informations sur le nouveau CX-5.




































0 commentaires