Bataille au sommet de la catégorie Scooter 125cc
Faire comme le grand frère. Tel est indéniablement l’objectif du Yamaha XMAX au moment de faire peau neuve. Le millésime 2025 du scooter, lancé dix-neuf ans plus tôt, s’inspire de l’indémodable TMAX, star des clips de rap comme des braquages de bijouteries parisiennes. L’un comme l’autre de ces scooters partagent désormais un look sportif racé, malgré des cylindrées forcément différentes. Le XMAX est disponible, au choix, en versions 125 ou 300 cm³ ; quand le maxiscooter atteint les 562 cm³. Mais les modèles phares de Yamaha ont également pour point commun d’être en concurrence accrue dans leurs segments respectifs. Celle-ci provient du Japon, avec les Forza et X-ADV de chez Honda. À regarder de plus près les immatriculations enregistrées par AAA Data, 5 576 Honda Forza 125 ont été vendues en 2024, contre 4 197 exemplaires du Yamaha XMAX 125. Il y a quatre ans, ce dernier devançait encore son rival historique de quelques dizaines d’unités.

Malgré une apparence volontairement proche, le Yamaha XMAX Tech MAX+ 2025 pèse en réalité 54 kg de moins que le TMAX en finition équivalente.
Pour reprendre le dessus, la firme basée à Hamamatsu (Japon) a profité de la norme Euro 5+ pour moderniser l’ensemble de sa gamme MAX. Plus agressive, avec des coloris ternes parfaitement dans l’air du temps, celle-ci reprend les codes ayant fait le succès du TMAX. L’objectif est évidemment clair : éliminer la concurrence. Pour voir ce qu’il en est vraiment, nous avons pris le guidon du dernier né des XMAX 125 dans sa finition Tech MAX+, la plus haut de gamme et la parfaite illustration des efforts fournis par Yamaha dans sa mission. Visuellement, pas grand-chose ne la diffère de la version Tech MAX classique. Nous pouvons, évidemment, citer sa couleur Ceramic Grey exclusive ainsi que ses badges spécifiques. L’option véritablement induite par la version Tech MAX+ ne pouvait malheureusement pas être utile en période caniculaire. De fait, il ne nous est nullement venu à l’idée d’activer la selle et les poignées chauffantes.
- D’une amplitude de 95 mm, le pare-brise se baisse électroniquement…
- …et se relève par simple commande.
Un XMAX confortable et bien équipé
Des marches-pieds en aluminium à l’intégration réussie des clignotants, en passant par la housse en cuir de l’assise – dommage qu’elle retienne autant l’eau en période pluvieuse –, la montée en gamme est ici indéniable. Ce XMAX 125 a de la gueule, malgré que l’absence de logo Yamaha sur sa face avant semble laisser un vide surprenant. En réalité, il est discrètement apposé derrière le pare-brise. D’une amplitude de 95 mm, celui-ci est d’ailleurs réglable électriquement. C’est très appréciable, surtout lorsqu’il s’agit de le surélever pour réduire le flux d’air sur le casque à haute vitesse. Du reste, la signature lumineuse en X est réussie malgré des LED dont la puissance laisse à désirer face à certains modèles vietnamiens. On apprécie néanmoins la présence d’un éclairage dans le coffre de rangement, qui peut aisément accueillir deux casques intégraux en taille M.

Le coffre permet de ranger deux casques intégraux (taille M). Le tout est éclairé par une petite lumière bien pratique dans ces villes qui coupent l’éclairage public passé une certaine heure de la nuit.
Maxiscooter, petit moteur
Forcément, quand on s’appelle Tech MAX+, on n’a d’autre choix que de miser sur la connectivité. Le XMAX embarque ainsi un écran à matrice active de 4,2 pouces prenant en charge la navigation Garmin et le Bluetooth via l’application MyRide. Comme lors de notre essai de la moto électrique Vmoto Stash, il nous a malheureusement été impossible de nous y connecter. N’en tenons pas rigueur au scooter, le problème vient probablement de notre cellulaire. Un autre écran, cette fois en LCD de 2,8 pouces, prend place sur la gauche et y indique l’essentiel : vitesse, remplissage du réservoir d’essence (13,2 litres) et kilométrage total. Aucun problème de lecture à signaler, de nuit comme en plein soleil. Lorsque nous sommes assis dessus, le XMAX se veut très confortable et avec une prise en main immédiate malgré sa hauteur de selle de 800 mm et ses 167 kg.
Les poignées chauffantes attendront.
Les présentations faites, il est temps d’aller rouler. L’essai de ce 125 cm³ s’est déroulé en période estivale, avec des températures atteignant les 35°. Des conditions idéales, bien que rédhibitoires à l’activation des éléments chauffants. Dommage, mais n’allons pas augmenter le risque de transpiration en milieu urbain ! Au démarrage – immédiat, sans clé et à l’aide d’une molette –, le bruit d’origine du XMAX se fait relativement discret, tout comme les tremblements. C’est agréable.
Difficile d’avoir l’impression d’être sur un 125 cm³ : la longueur de 2 180 mm et la largeur de 795 mm ne concordant pas forcément. C’est particulièrement flagrant lors des premières accélérations. La sensation de vitesse n’est pas vraiment au rendez-vous. Un NMAX pourrait, certes à tort, simuler une puissance supérieure grâce à son plus faible gabarit. Le système de contrôle de traction n’aide pas. En bridant considérablement le couple (atteignant 11,2 Nm à 6 000 tr/min) jusqu’à 40 km/h, l’accélération est volontairement (trop) linéaire. Sur chaussée abîmée ou à la descente d’un trottoir, l’anti-patinage est bien trop intrusif. Son intervention donne d’ailleurs l’impression d’avoir des ratés de combustion. Présent de série, il joue néanmoins un rôle clé sous la pluie.
Conduite souple, facile et précise
Malgré son imposante apparence, le XMAX 2025 conserve l’agilité qui fait sa renommée. On se trouve très vite à l’aise, bien que l’assise puisse sembler légèrement moins confortable que sur la génération précédente. Le choix est laissé au conducteur de positionner ses genoux en angle droit ou d’adopter la posture plus allongée propre aux maxiscooters. Dans les deux cas, la précision de la conduite est innée. On se faufile partout dans une sonorité grave, permise grâce à un échappement bien plus travaillé que ses concurrents. On est loin du pot Akrapovič quasi-obligatoire sur le Tmax, mais on se sent bien plus fier qu’avec la plupart des 125 cm3 non-modifiés. Si elles sont fermes, les suspensions permettent de passer les dos-d’âne sans déséquilibre ni fort claquement. L’engin est assurément adapté au milieu urbain. Ses rétroviseurs sont d’ailleurs stratégiquement positionnés pour éviter les risques de frottement en interfile.

Les freins de série du XMAX sont très performants. De même que l’ABS après l’apparition soudaine, de nuit, d’un renard entre deux champs.
Les habitués de la circulation embouteillée apprécieront d’ailleurs la puissance de l’avertisseur sonore. L’appel de phare, activable par appui, est néanmoins moins adapté. Une gâchette serait préférable. Evoquons également la présence de la technologie start & stop, censée promettre une consommation réduite à 2,3l/100 km. Désactivable facilement via le guidon, elle coupe le moteur dès lors que sa vitesse est nulle. Un coup d’accélérateur permet de redémarrer mais, s’il n’y a pas de mouvement, une nouvelle coupure intervient presque aussitôt. Pas pratique lorsqu’on veut anticiper le passage au feu vert, bien que le démarrage soit plutôt rapide. À noter que le frein moteur n’est pas des plus puissants – il se coupe ici dès que la vitesse passe sous les 15 km/h, laissant ensuite le Xmax en roue libre, mais sans violent à-coup lors de l’accélération à plus haute vitesse. Rien à dire sur les disques de frein et le système ABS, efficaces.
À l’aise avec un ou deux occupants
Avec un passager, le Yamaha se montre tout aussi à l’aise. L’assise est confortable pour les deux occupants, bien que seul le conducteur profite d’un maintien en bas du dos. Parfaite en ville, la puissance de 9 kW, soit précisément 12,23 chevaux à 8 000 tr/min, est insuffisante sur voies rapides. Impossible de dépasser les 85-90 km/h lors d’une grosse montée. Atteindre les 15 chevaux réglementaires aurait été plus judicieux avec ce gabarit. La vitesse maximale est annoncée à 115 km/h, que nous n’atteindrons qu’en descente. Haut de gamme oblige, le XMAX n’est pas freiné par un quelconque rupteur. Une bride intervient naturellement pour éviter de dépasser les 9 000 tours/mn. Après plus de 350 kilomètres parcourus à son guidon, la consommation s’affiche à 3,3l/100 km, pour une vitesse moyenne de 48 km/h. C’est dans la moyenne.
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