Un cousin technique du Renault Captur
Si l’alliance Renault-Nissan n’a jamais vraiment apporté autant qu’espéré aux deux constructeurs, elle a quand même permis la naissance de modèles cousins au sein de chacune des entités. Ainsi, le Nissan Juke essayé est en fait un Renault Captur recarrossé bénéficiant du moteur hybride que l’on retrouve dans ce dernier mais également dans la Clio V et de nombreuses Dacia.
Ainsi, la fiche technique du Juke annonce un total de 143 chevaux (90 issus du moteur thermique, 49 et 20 chevaux des deux moteurs électriques) et un couple a priori confortable de 205 Nm (dont 148 Nm sont disponibles en permanence grâce au moteur thermique). La puissance est toujours transmise aux roues avant via une complexe unité mêlant une boite de vitesses à crabots à 4 rapports pour le moteur thermique, et une boite de vitesse automatique à deux rapports pour l’unité électrique, le tout sans embrayage.
Vie à bord du Nissan Juke Tekna Hybrid
Si j’ai pu être convaincu par la Clio E-Tech, lors d’un essai antérieur, nous étions assez curieux de découvrir ce Nissan Juke Hybride. Une sorte de Renault Clio Hybride rehaussée, agrandie (et donc alourdie) aux lignes acérées.
En montant à bord du Juke, on s’attendait donc à prendre place dans un habitacle plus spacieux que dans la Clio et bénéficier d’une position de conduite surélevée. Tout faux ! La ligne de caisse surélevée, l’assise basse des sièges et la ligne de pavillon très fuyante en font un vrai faux SUV. En effet, si le volume de coffre se situe dans la moyenne du segment (354 litres), les passagers arrière subissent la ligne de toit rabaissée et la découpe très fine des vitres arrières. On se demande où sont passés les 16 centimètres de longueur supplémentaires par rapport à la Clio !
Si le tableau de bord et l’écran central n’appellent aucun commentaire particulier, la qualité des matériaux nous a en revanche beaucoup déçus. Heureusement, nous avons pu constater que depuis le restylage (intervenu après notre essai) ce point avait été grandement amélioré par Nissan.
- Nissan Juke Facelift
- Les modifications du facelift sont en effet très sensibles à l’intérieur
Un point nous a cependant beaucoup surpris. Le mode “e-pedal”, apportant plus de frein-moteur, n’est pas sélectionnable, comme dans de nombreuses concurrentes (Yaris Cross, Captur pour ne citer qu’elles), en faisant basculer le levier de vitesses depuis la position Drive. Il est seulement activable en appuyant sur un bouton peu accessible, caché sur la console centrale au niveau du coude droit du conducteur.
Conduite du Nissan Juke Hybrid 143
Peut-on attendre d’un SUV mesurant 4,20 mètres, pesant plus de 1400 kg, et dont la fiche technique ne met en avant que 143 chevaux, qu’il soit dynamique ? Bien évidemment, non. Pas de surprise donc, le Nissan Juke Hybride n’est pas dynamique. C’est un bon compagnon avec lequel vous pourrez voyager dans un certain confort et qui vous fera bénéficier de sa sobriété.
En ville, terrain qui est a priori son terrain de jeu de prédilection, le Juke Hybrid est agréable mais certains de ses défauts agacent assez rapidement. Si on y apprécie sa mécanique hybride qui lui permet d’être silencieux plus de 60 % du temps (30 à 40 % de la distance en ville est effectuée en électrique), on peste à la fois contre sa ceinture de caisse très haute qui empêche le conducteur de bien cerner son gabarit, et ses grandes roues aux jantes affleurantes qui dégradent le confort et empêchent d’avoir un rayon de braquage restreint.
Dès que l’on sort de la ville et que l’on sillonne les départementales, le SUV devient plus agréable à mener. Sa tenue de route est bonne (quoique le sous-virage apparaisse très tôt), mais dès que l’on se met à avoir une conduite un tant soit peu dynamique, il avoue très vite ses limites. La suspension devient exagérément inconfortable et le groupe motopropulseur s’époumone. En effet, dès que la batterie se vide (ce qui arrive vite compte tenu des 1400 kg de l’engin), le moteur thermique de 90 chevaux se retrouve bien seul pour mener l’engin. Heureusement la petite batterie se recharge tout aussi vite !
Sur autoroute, le Juke Hybrid reste une voiture agréable, à condition que l’on ne soit pas sur un terrain vallonné. En effet, on apprécie sa consommation toujours très mesurée, son confort (l’assise est de bonne qualité, l’insonorisation dans la bonne moyenne de la catégorie), mais on regrette la rapidité avec laquelle le moteur électrique abandonne son homologue thermique lorsque le relief oblige à accélérer de façon soutenue pendant plus d’une dizaine de secondes.
Les tarifs du Nissan Juke Hybrid Tekna
A 32550 €, prix remisé sur le site Nissan au moment de l’essai, ce Nissan Juke Hybrid est à la fois une voiture chère, mais bien positionnée dans sa catégorie, compte tenu de sa puissance et de son niveau d’équipement (caméra 360°, sono Bose, autopilot – certes malcalibrée). L’auto est désormais affichée, avec le facelift, à 35 550€ ; remisé en ligne à 31 550€. On semble donc y gagner, mais l’analyse de l’équipement pourrait être intéressante …
Ses principaux rivaux, le Renault Captur E-Tech Techno, moins bien équipé, et le Toyota Yaris Cross Hybride Collection sont affichés respectivement à 32 000 et plus à plus de 34 300 € (31 800 € avec la prime Hybride Toyota) en version 130 chevaux. Ford, en revanche, ne creuse plus tant l’écart en économies à l’usage, depuis l’arrêt des versions E85 du Puma.
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