Le comportement dynamique de cette R5, nouvelle citadine à succès – bien que l’on puisse être sceptique face au réemploi d’une recette vieille de plus de 50 ans – est très certainement inspiré par la bête de guerre qu’était la version Turbo. Avec l’annonce de l’Alpine A290, censée être la déclinaison sportive, on aurait pu s’attendre à des performances à la hauteur de la mythique R5 Turbo…mais la réalité en est autrement. Bien que amusante, elle a néanmoins déçu lors de l’évocation de sa fiche technique. Surtout si on la compare aux nouveaux concepts alléchants comme le prototype Vision Driving Experience ou encore l’A390 de la même marque, aux performances bien plus à la hauteur de prétentions sportives.
C’est alors que Renault annonce l’inattendu : une version survitaminée de l’Alpine A290 directement inspirée d’un monstre du rallye des années 1980.
Quelques questions se posent alors : Renault n’avait t-il pas annoncé que toutes ses voitures sportives arboreraient le badge Alpine ? Comment se fait-il que Renault envisage de sortir un concept encore plus radical que leur sous-marque sportive ? Que se passe-t-il dans la gamme de la marque de Boulogne-Billancourt ?
Mais en fin de compte, toutes ces questions sont vite balayées en voyant ce que nous propose la marque avec la Renault Turbo 3E : une hot-hatch sous stéroïdes…une dose létale de stéroïdes. Focus sur ce qui est annoncé comme la première “mini-supercar” électrique.
Renault 5 Turbo 3E : des performances dignes de son blason
Quelques chiffres pour mettre en haleine, tout d’abord : 540 ch, 4 800 Nm de couple, un 0 à 100 km/h en moins de 3,5 secondes et une vitesse maximale de 270 km/h “sur circuit”. Le tout est rendu possible grâce à deux moteurs électriques montés aux roues arrière. Une véritable démarche vers la sportivité, puisque les autres constructeurs ont l’habitude de greffer une architecture quatre roues motrices pour plus d’adhérence, mais moins de plaisir. Cette démesure de puissance délivrée de façon instantanée en position arrière promet de faire brûler les pneumatiques à chaque virage.
Pour contrôler cette puissance, quatre modes de conduite sont à la disposition du conducteur/pilote : Regular, Snow, Sport et Race. Ce dernier mode permet d’ailleurs d’activation du “drift assist”, preuve en est que la R5 T3E (c’est très long, veuillez m’excuser) se veut radicale et fun ! Enfin, le poids fait partie des points critiques sur lesquels les ingénieurs de Renault ont travaillé : en l’occurrence, le poids à vide n’est que de 1 450 kg ! Enfin une sportive électrique légère, d’autant plus que la batterie a été pensée pour se loger au plus près du sol, abaissant le centre de gravité pour une tenue de route des plus efficaces.
L’architecture du groupe motopropulseur a été pensée pour accueillir la technologie de batterie 800 V, permettant une recharge bidirectionnelle V2L (vehicle-to-load) et V2G (vehicle-to-grid) ainsi qu’une recharge en courant continu DC pour aller de 15 à 80% de la capacité totale en 15 minutes. Pour recharger la batterie à 100 %, il faudra compter 8h sur une prise domestique, afin de parcourir plus de 400 km selon le controversé cycle WLTP.
En résumé, la motorisation de cette véritable bombinette fait honneur à sa prédécesseur thermique, tout en permettant de profiter d’un arrêt au stand rapide sur les circuits équipés de bornes de recharge rapide, avant de ressortir pour la prochaine séance de 20 minutes…jusqu’à ce qu’il ne reste ni pneus, ni freins ! Car sa destinée est bien d’être une voiture de course, notamment au vu de ses formes et de son intérieur tout aussi radicaux !
Une hot-hatch bodybuildée
C’est très simple : aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, la R5 T3E est taillée pour la piste !
Commençons le tour du propriétaire à partir du kit carrosserie. A l’avant, nous retrouvons des projecteurs avant fondus dans les arêtes de capot ainsi qu’un bandeau à trois sections centrales, accueillant des feux additionnels de jour LED évoquant le passé de la sportive de la marque au losange. Toujours sur la face avant, nous retrouvons une immense sortie d’air taillée dans le capot pour venir asseoir les suspensions, ainsi que des entrées d’air inférieures dirigeant le flux d’air vers les freins, dans un souci d’amélioration du refroidissement. Enfin, une gigantesque lame vient ressortir du pare-chocs afin de fendre l’air, complétant un look qui laisse rêveur les mordus de sport automobile. Les passages de roues élargis accueillent quant à eux des jantes de 20 pouces. Les pneus à l’arrière auront sans aucun doute une largeur bien plus conséquente qu’à l’avant due à l’architecture propulsion, reste à savoir si l’on se rapproche des pneumatiques d’une Corvette C8 (du 305/30 en 20 pouces !). Question dimensions, voici quelques chiffres : 4m08 de long, 2m03 de large, 1m38 de haut, 2m54 d’empattement, 118mm de garde au sol. Une largeur de supercar pour une longueur de hatchback, et une position résolument tournée compétition ! Cela contraste notamment avec un autre modèle du groupe Renault, la future Alpine A390, bien plus haut perchée !
Une fois installé dans le cockpit, nous sommes accueillis par une sellerie façon “Gentleman Driver” avec des motifs type tartan, une planche de bord minimaliste avec deux écrans OpenR de 10,1 et 10,25 pouces respectivement, une cage anti-roulis, des harnais six points ainsi que, et tenez vous bien…un frein à main en position verticale ! Une vraie voiture de rallye on vous dit. A tel point qu’on verrait bien Renault engager une telle voiture en WRC si le championnat finit par accueillir des véhicules électriques…
Côté coloris, la marque de Boulogne-Billancourt a mis la barre très haute : la couleur extérieure, la sellerie, tout peut s’adapter à vos goûts ! Si le constructeur propose quelques couleurs historiques comme le Rouge Grenade de la R5 Turbo première du nom, ou de compétition comme une livrée « Tour de Corse 1982 » mixant le jaune, le blanc et le noir, il assure que vous pouvez aller jusqu’à collaborer avec les ingénieurs Renault afin de donner vie à vos idées les plus folles. Une promesse que certains pousseront jusqu’à l’extrême, on en est certains.
Pour conclure, 1 980 exemplaires seront produits, un chiffre qui n’est pas choisi au hasard puisqu’il s’agit de l’année de commercialisation de la première R5 Turbo. La commercialisation débutera en 2027, mais les précommandes sont déjà disponibles : en effet, Renault souhaite mettre en place une campagne de préfinancement dans les semaines à venir. Vous achetez une réservation, en attendant d’être livrés, un peu à l’instar d’une supercar. Gageons qu’il s’agit là d’une volonté de la marque de juger de l’engouement pour de futurs modèles au moins aussi alléchants pour les passionnés, car ce n’est plus si fréquent qu’une marque “pète les plombs” et sorte un concept car aussi dingue en production !
- Renault R5 Turbo 3E
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