Salon de l’Auto de Lyon : le salon de province qui devient grand !

Votre rédacteur en chef a fortement hésité à venir au Salon de l’Automobile de Lyon 2025 ! Mais parfois il faut aussi avancer en coulisses, et suivre la jolie remise en route du site pour cette fin Septembre. Bien sûr, le Salon me tient à cœur, l’ayant tant fait enfant, enfant lyonnais ! Aussi, nous avions pu apercevoir la directrice du Salon de l’Automobile de Lyon, Anne-Marie Baezner, lors d’une table ronde très intéressante de l’AMAM au travers de réflexions sur l’avenir de l’automobile, les conséquences des normes sécuritaires, écologiques, … Anne-Marie montrait alors, avec une grande élégance, un bel espoir ! Que le grand public n’était pas si détourné de l’automobile, qu’on en aura toujours besoin, plus loin des villes. Que la passion de l’auto existe toujours, et qu’il faut continuer de faire déplacer les foules dans les Salons !

Il est bon de voir ces hommes et ces femmes de l’automobile, déterminés à (se) rassembler. J’ai pu voir les deux dernières éditions, grâce à la très aimable invitation de Suzuki France Automobiles ; il est sûr que beaucoup de marques y sont présentes, sur des stands certes moins flamboyants, mais globalement mis en place conjointement par les services communication/presse des marques, ainsi que par les concessions locales. Cela rappelle alors un autre “Salon de vente” qu’est celui de Bruxelles, avec le même succès ! A l’heure où les grands que sont Genève, Paris, font grise mine voire abandonnent, soutenons les “petits qui montent”. Beaucoup de marques y sont donc, ainsi qu’une belle participation de nos chères relations presse.

Aussi, je remercie grandement notre cher confrère Guillaume Pina, de la chaîne Youtube des Cylindres pour cet article résumant les grandes lignes de cette édition 2025. Guillaume, installé à Lyon, anime sa chaîne avec la passion de l’automobile, ses réussites et ses échecs, des anciennes aux modernes. On a possiblement de jolis souvenirs d’une virée en Mazda MX-5 ND 160 Pack Sport, il y a pas loin de 10 ans ! Je vous invite alors chaudement à jeter un coup d’œil aux “Cylindres”, pour en apprendre toujours plus, sans une certaine dérision. Merci encore, cher confrère.

(Le red’chef)

Un salon qui prend de l’ampleur

Stand Renault – Salon de Lyon

L’événement lyonnais est un peu comme un phénix : après avoir disparu pendant quelques années, il est revenu en pleine forme en 2017 grâce aux concessionnaires de la région. Fort de son succès et de sa grande simplicité, les constructeurs y répondent désormais présents, allant jusqu’à y dévoiler des nouveautés attendues sur nos routes, et même des concept-cars.

Les Français au Salon de l’Automobile de Lyon

Cette année, les constructeurs français soufflent le chaud et le froid.

Commençons par Stellantis, présent avec Peugeot, Citroën, et DS. La marque au Lion dévoile en avant-première la Peugeot E 208 GTI, après son reveal aux 24h du Mans, annonçant le grand retour du constructeur sochalien dans le monde des petites sportives.

Sous le capot, on retrouve le moteur électrique de l’Alfa Romeo Junior Veloce, mais aussi de l’Ypsilon HF. Le 0 à 100 km/h est expédié en 5,7 secondes avec une batterie de 54 kWh et une autonomie de 350 km.

On retrouve également la récente 308 facelift, et son regard à double étage.

Peugeot 308 facelift

Du côté des familles, les chevrons renouvellent le C5 Aircross pour une seconde génération. Le SUV grandit de 15 cm et se place entre ses cousins Opel Grandland et Peugeot 5008. Polyvalent, le Citroën est disponible en hybride (145 ch), PHEV (195 ch) et 100 % électrique (210 et 230 ch).

DS présente sa DS 4 “facelift”, désormais dénommée N°4. Elle étrenne notamment (enfin) sa déclinaison électrique, avec le moteur de sa cousine E 408, et 213 ch. Autonomie annoncée de 450 km. La variante hybride rechargeable connaît aussi une évolution avec la récente boite multi embrayage du groupe, dans une version 7 rapports ; batterie plus importante pour environ 80 km d’autonomie annoncée. 225 ch toujours, mais un gain de performances.

Chez Renault, on a du mal à ne pas être déçus … Le stand est rempli de nouveautés comme les récents Rafale, la R5, sans oublier le facelift de l’Austral et de l’Espace, bien évidemment le retour de la Renault 4. Mais on a une absence de taille : la nouvelle Clio 6 ! On s’attendait à son premier bain de foule français, mais la citadine n’a pas fait le voyage. Dommage.

Les Allemands au Salon de Lyon

Les Allemands ne sont pas venus les mains vides ! Audi dévoile la nouvelle famille Q3 et Q3 Sportback. Ce dernier devient le fer de lance de la marque allemande, avec son design soigné et son concentré de technologies.

Volkswagen renouvelle le T-Roc pour une seconde génération, avec un design plus sportif et moderne. Sous le capot, c’est l’hybride à tous les étages : moteurs thermiques (116 et 150 ch) et full hybrides inédits, disponibles ultérieurement (130 et 170 ch). Déception : les versions R et 4Motion passent à la trappe, jugées trop polluantes pour le marché français. L’ID.Polo a aussi fait le déplacement, encore à l’état de prototype. La citadine électrique cache son design sous un covering coloré, et officialise le rapprochement des appellations “innovantes” et historiques.

Mercedes arrive les bras chargés : la nouvelle CLA, en 100 % électrique et en hybride, mais la vraie nouveauté, c’est le GLC électrique, avec son immense calandre rétroéclairée de plus de 950 LED. Jusqu’à 713 km d’autonomie et 490 chevaux pour la version la plus puissante (batterie de 94,5 kWh).

Enfin, BMW dévoile son nouveau fer de lance : le iX3, premier modèle de la ligne Neue Klasse, promettant 469 ch et plus de 800 km d’autonomie. On note un retour à la normale des mythiques haricots de la marque, avec un design sculpté, légèrement néo-rétro, très réussi. Tarif annoncé pour le lancement avec l’autonomie WLTP annoncée de 805 km (!) : 71 950 €.

Les Italiens en force

Lancia est présente avec son Ypsilon en finition HF Line, disponible en hybride 110 ch et 100 % électrique. Malheureusement, la version HF n’a pas fait le voyage. Bon point : Lancia profite du salon lyonnais pour promouvoir une offre commerciale attractive avec un “leasing hybride” rendant l’Ypsilon très abordable via une formule LOA à seulement 99 € par mois.

Chez Alfa Romeo, pas de nouveautés, mais la marque met en avant son récent Junior, tout en exposant les Giulia et Stelvio. Dans un hall à part, quelques modèles iconiques : 4C, 147 GTA, et coupé GT.

Fiat surfe sur la Grande Panda, sans grandes nouveautés.

Les constructeurs japonais se renforcent sur l’électrique

Les Japonais brillent par leur fiabilité, leurs propositions hybrides et hybrides rechargeables, mais beaucoup moins par leurs modèles 100 % électriques. En cela, Toyota dévoile le C-HR+ et le BZ4X facelift, avec une autonomie en hausse, dépassant les 560 km.

La marque mise toujours sur son expertise en hybridation, qui continue de séduire. Clin d’œil sympathique : la présence de la Toyota Carina de la célèbre pub “Ma Toyota est fantastique”, dans un état de conservation exceptionnel. (Non, elle n’est plus produite !)

Lexus, la marque premium de Toyota, dévoile en avant-première française la nouvelle berline ES, remplaçante de la LS. Avec ses 5,14 m de long, elle propose une offre hybride renouvelée, un design moderne et des technologies de pointe.

Honda présente en première sur un Salon sa Civic e:HEV restylée, toujours très convaincante. L’auto a certes été présente le week-end dernier au Circuit des Remparts d’Angoulème ; aperçue à Montlhéry via le Garage du Clos, également. Surtout, Honda présente également sa nouvelle Prélude ! L’auto reprend l’architecture hybride bien particulière de la Civic, sous une carrosserie inédite de coupé, et un dynamisme encore renforcé. C’est prometteur.

Mazda présente la fidèle MX-5, mais surtout la berline 6e, dérivée d’un modèle chinois. Deux batteries : 68,8 ou 80 kWh, pour une autonomie maximale de 552 km. Si la fiche technique déçoit un peu, son style très travaillé séduit les visiteurs.

Nissan présente sa belle offensive produit. Le grand SUV Ariya est ici sous sa récente version sportive Nismo ; la Micra, cousine électrique de la Renault 5 E-Tech, et la nouvelle Leaf qui change totalement de formule, en adoptant un format de SUV.

On parlait d’électrique : Suzuki s’y met ! Arnaud l’avait vu au Salon de Bruxelles, disponible en deux et quatre roues motrices, essais en fin d’année.

Suzuki e-Vitara

Mitsubishi, enfin, présente en première mondiale son nouvel Eclipse Cross, cousin du Renault Scénic E-Tech électrique. La différenciation est décidément de plus en plus marquée, tant mieux. De face, on commence à avoir du mal à reconnaître le donneur ! Il restera en “clones”, la présentation du Grandis, se basant sur le Symbioz. L’avant sera sans doute proche de cet Eclipse Cross nouvelle génération.

Les Chinois mènent la danse

Pas de nouveauté chez Leapmotor, mais une gamme qui intrigue avec des propositions intéressantes.

Du côté de BYD, la gamme est au grand complet, de la petite Dolphin Surf à la nouvelle Seal 6 DM-i, disponible en berline et en break Touring. Elle promet jusqu’à 1 505 km d’autonomie grâce à un système hybride très performant.

Chez Xpeng, la gamme s’améliore : nouveau G6 au design revu (malle et signature lumineuse retravaillées, intérieur repensé selon les retours clients). Le grand SUV G9 bénéficie d’une nouvelle batterie plus puissante, avec une recharge éclair allant jusqu’à 545 kW (451 kW pour le G6), ne demandant que 12 minutes de 10 à 80% !
Autre nouveauté : la grande berline P7+ (5,05 m), entièrement conçue à l’aide de l’IA.

Nouvelles marques à découvrir

En arpentant le salon, j’ai découvert deux nouvelles marques : MS (Move & Smile) avec la Tracker, une voiturette électrique bientôt disponible en 3 portes (2 et 5 places), en berline 5 portes (5 places), et même en pick-up. Accessible dès 14 ans sans permis, et dès 16 ans avec permis, elle promet 250 km d’autonomie. La production sera 100 % française, avec des matériaux français. Le modèle présenté est un prototype à 80 % fidèle au modèle définitif prévu pour 2026. Tarif estimé (non définitif) : environ 25 000 €.

Nous avons aussi Arsène, avec une voiture biplace biosourcée. Le châssis est en bambou et la coque en fibre de lin. L’ensemble, hors moteur, ne pèse que 280 kg. La voiture de série est annoncée pour 2028, avec environ 200 km d’autonomie.

On termine avec la présence de Devalliet et sa Mugello, conçue et fabriquée en Isère (que le red’chef connaît un peu, et approuve !), motorisée par le 1.6 Puretech 225, en boite 6.  Également présente, la DeVinci, petit roadster néo-rétro 100 % électrique, fabriqué à Albi, dans le sud-ouest de la France.

Et pour conclure, un autre artisan : Bee Beach, un importateur lyonnais avec une évocation chinoise 100 % électrique de la Mini Moke.

Bee-Beach

Les insolites

Le salon ne fait pas que le plein de nouveautés : on y retrouve aussi un stand regroupant une dizaine d’Alpine anciennes, dont la mythique A110, la Willys Interlagos, ainsi que quelques prototypes Le Mans de la marque de Dieppe.

Dans un autre registre, DS Automobiles et Epoqu’Auto mettent en avant différentes versions de la Citroën DS, ainsi que ses déclinaisons ID et break. Clin d’œil à la DS : la maquette du film Fantômas est présente, tout comme une reconstitution de la présentation de la DS lors de son lancement au Mondial de 1955. Autre hommage à la célèbre berline : la DS « ballons » est également exposée. Œuvre de Claude Puech, construite en 1959, elle avait été détruite puis reconstruite spécialement pour Rétromobile 2025.

On termine avec un autre concept car : la Skoda Vision O, qui préfigure le design des futures Skoda avec son profil de break. Ronan vous en parlait plus en détail dans un article dédié.

Voilà pour ce tour de roue à travers les allées du salon lyonnais. De nombreuses nouveautés déjà présentes ou à venir. On assiste très clairement à une montée en puissance du Salon de Lyon, qui passe du statut de petit salon commercial local à un événement qui compte au niveau national !

Un grand merci aux constructeurs d’avoir joué le jeu, sans faire d’ombre au Mondial de Paris, avec un salon plus simple, plus sobre, et surtout plus proche des automobilistes.