Un design attendu proche du concept Emblème
On pense que la Clio V est encore récente, mais la Clio VI est prévue pour la fin d’année. Auto très complète, polyvalente, confortable, devenue bien insonorisée .. elle reste très performante commercialement, bien que talonnée par sa concurrente de toujours : la Peugeot 208. Avec 91 435 immatriculations en 2024, la Clio a réalisé pas loin du double d’immatriculations face à son alter-ego SUV Captur, et dépasse donc de peu la 208 2 (88 918 unités sur la même période).
Alors que nous étions en essai presse avec BYD, en l’occurrence en Normandie, quand Renault possède un certain nombre d’activités le long de la Seine, voilà que nous avons croisé un prototype de Clio VI ! Eh oui, nous devions être proches du Centre Technique d’Aubevoye, que votre serviteur connaît un peu de son ancienne vie “R&D”. 😉
Sous l’épais camouflage, on distingue une évolution de la signature lumineuse, qui semble toujours imposante, sous les optiques avant. La forme de la carrosserie semble également plus “rondouillarde”, moins “Clio” traditionnelle ! Peut-être plus sexy dans le design aussi. Une transition qui peut rappeler la Volkswagen Polo, qui a fini, comme sa cousine Audi A1, par récupérer beaucoup de la plus sexy des jumelles : la Seat Ibiza ! On note aussi un motif de calandre en “nid d’abeille / losanges”.
Mea culpa, la photo n’est pas nette .. mais cela vous donne une idée des proportions de ce prototype de Renault Clio 6 – Normandie, France
Sur le Mondial de Paris, le stand Renault était à nouveau tout feu tout flamme en actualité produit, ce qui n’a pas toujours été le cas sur ces 10 dernières années (!). Si Genève 2024 avait la R5, Paris 2024 avait la R4. Et les fameux concept-cars étaient bien présents, entre la R17 Ora Ïto, qui détonne par son côté néo-rétro (et d’un modèle largement moins connu que les citadines précitées) et l’Emblème, qui était clairement plus discret sur le stand.
Il constitue pourtant une sorte de manifeste pour Renault : style, technologies, en somme de quoi tracer l’avenir du Losange. Justement, la signature lumineuse est plus subtile, toujours sur le thème du losange ; la calandre est bien moins définie, avec des optiques plus petites et perçantes. Sous un profil sculpté mais des formes simples, assez douces, l’auto propose des hanches très galbées, et à nouveau des optiques arrière sur le thème du Losange, mais imposantes ! L’auto mise sur l’efficience aérodynamique : ouïes dans le bouclier avant redirigeant vers les passages de roues, pavillon en pente douce, lunette arrière très inclinée. Plus de subtilité dans le design, mais aussi des flancs plus sculptés et affûtés : que d’éléments qui seraient très possiblement repris sur la Clio VI.
- Renault Emblème Concept
L’Emblème montrait aussi une inédite association électrique et hydrogène, avec pile à combustible promettant 1000 km d’autonomie sans recharge, et symbolisant un travail conséquent sur la réduction des émissions de CO2 tout au long du cycle de vie des véhicules Renault (le groupe Renault vise une réduction de 90%, en vue de la neutralité carbone en 2040). La Clio 6 ne sera pas partiellement à l’hydrogène, bien sûr, mais elle intégrera toujours plus de matériaux recyclés, secondaires, dans la lignée du récent Scénic E-Tech notamment. Souvenez-vous dans un autre genre de l’Eolab, qui démontrait efficience (objectif de 1L/100 km), légèreté (955 kg !), et étrennait la boite à crabots désormais très connue des hybrides du groupe, associé au petit 0,9 TCe ? C’était en 2014… Des concepts – laboratoires des technologies à venir pour le groupe Renault, cela continue bien.
Une Clio 6 finalement pas que électrique !
La fameuse norme Euro 7 : voilà qui aura fait trembler nombre de motoristes. L’évolution de norme antipollution était alors prévue pour être (encore) plus sévère dans les seuils d’émissions à l’échappement : selon nos confrères de l’Argus, les constructeurs auraient dû notamment s’attacher à la réduction des émissions de particules lors des démarrages à froid sur moteur essence, demandant un complexe préchauffage du catalyseur. Une dépollution toujours plus contraignante et chère : voilà une des raisons majeures, en plus des aides à la conduite obligatoires demandant toujours plus de capteurs, qui voit disparaître comme peau de chagrin toutes ces petites autos accessibles, et notamment thermiques ! Finalement, le bilan de la mise en place d’Euro 7, finalisé l’an dernier, maintenait les seuils de pollution Euro 6e pour les véhicules particuliers et utilitaires légers. Euro 7 s’attache en revanche surtout aux émissions polluantes des freins et des pneumatiques : on n’a pas fini d’évoquer les piètres capacités dynamiques sur sol humide d’une belle majorité de ces pneus à faible résistance au roulement, également déployés à grande échelle désormais. De quoi aussi économiser quelques grammes de CO2, ou grapiller quelques kilomètres d’autonomie pour les véhicules électrifiés.
Remplacer un best-seller, la fameuse mission impossible des constructeurs, sans cesse renouvelée. S’adapter aux mutations du marché, à ces réglementations, renforcer sa compétitivité … et ne pas froisser les habitués du modèle ! Aussi, il semblerait que la question du remplacement de la Clio V était spécialement épineux ; également valable pour la grande concurrente 208. La Clio aurait alors pu passer au tout électrique, face à la menace initiale d’Euro 7 … même en formant un double polyvalent de la sexy R5 E-Tech ! Il y a bien eu un certain duo Citroën C3 / DS 3 dans le même genre de recette.
Finalement, la Clio resterait sur un mix d’énergies, dans la continuité de l’actuelle, et une évolution de la plateforme technique CMF-B, teintée des évolutions de la CMF-EV des R5 et R4 (la Clio VI leur reprendrait beaucoup de leur intérieur !) De son côté, la 208 3 annoncée dès le départ comme tout électrique, se verrait soit dédoublée par une 208 2 restylée (motorisations mild-hybrid 48V), soit voir sa plateforme STLA-Small développée pour des offres hybrides, en complément : un grand virage post-Carlos Tavares qui semble se profiler largement au sein du groupe. La Clio VI continuerait alors sur sa lancée thermique, hybride simple, et GPL .. ou plus exactement mild-hybride, hybride et GPL.
En effet, le récent trois-cylindres 1.2 apparu sur l’Austral, et faisant notamment le bonheur du Dacia Duster, continuera de se déployer au sein du groupe. Dans la Clio, l’Argus semble dire qu’il sera disponible en boite mécanique 6 rapports en 100 et 115 ch ; une dernière version qui serait disponible avec une nouvelle boite robotisée double embrayage EDC, déclinaison qui a quitté le catalogue Clio depuis quelques temps. L’offre GPL, toujours rare dans la production, et partagée avec Dacia, aurait 5 ch supplémentaires. En haut de gamme, la version hybride saura récupérer la nouvelle offre 1.8 E-Tech qui est inaugurée par le Dacia Bigster, très bientôt à l’essai par ici. 155 ch chez Dacia, et peut-être 160 chez Renault. On rappelle que la boite à crabots associée est l’évolution apparue sur l’Austral et ses frères ; tandis que le moteur électrique serait plus puissant, et fourni par la partie hybride et thermique de Renault : Horse. Seule offre non renouvelée : le diesel … version incontournable sur autoroute, qui avait apparemment d’excellents retours média notamment dans la dernière version 100 ch, encore disponible au lancement du facelift “by Gilles Vidal” de la Clio V. Enfin, la question reste ouverte sur la potentielle adoption d’une offre électrique sur la Clio.
Nos confrères média semblent converger vers une légère augmentation de la longueur à 4,10 m, juste sous le format de la R4 E-Tech Electrique.
A suivre donc. Il semblerait que l’auto soit commercialisée en toute fin d’année 2025, donc cela approche … Elle pourrait être présentée dans quelques mois, pour une arrivée en concessions début 2026, en avance de presque un an sur la 208 (3).
0 commentaires