Lotus : la marque britannique rafraîchit sa gamme sportive thermique !

Nouvelle Lotus Emira Turbo SE : du AMG dans ma Lotus ?

La nouvelle version de l’Emira se voit affublée d’un badge historique au sein de la marque anglaise : Turbo SE.

Lotus Emira Turbo SE

Chez Lotus, l’appellation SE ou “Special Equipment” est apparue sur les Lotus Elite 14 à la fin des années 1950. Sous ce doux nom se cachait un package plus sportif équipant la première GT de la marque :  arbre à cames et collecteur d’échappement retravaillés, ainsi qu’une boîte ZF synchronisée issue du programme de compétition ayant vu l’Elite courir aux 24h du Mans.

L’appellation Turbo, au-delà de nous rappeler un badge dont la renommée remonte aux grandes heures des voitures d’homologation des années 1980 (telles que la Renault 5 GT Turbo ou la Peugeot 205 T16) est une référence directe à la Lotus Turbo Esprit, le premier modèle de la marque équipé de cette technologie.

La fameuse Lotus Esprit Turbo (S2) de Roger Moore “Rien que pour vos yeux”

La nouvelle déclinaison du coupé sportif du constructeur est équipé du M139, le 2.0L Turbo 4 cylindres de chez AMG. Ce moteur se voit gonflé à 405 ch, soit 40 de plus que sur les premières versions, et développe un couple de 480 Nm soit 50 de plus. Pas de boîte manuelle prévue pour la SE ! Seule une boîte DCT à 8 rapports est disponible, ce qui est particulièrement regrettable pour un véhicule censé être très axé sur le plaisir de conduire, même s’il est plus orienté “grant-tourisme” qu’une Exige S de la grande époque. Le 0 à 100 km/h passe désormais en 4 secondes tout pile selon les chiffres communiqués par Lotus. De sacrées performances, qui s’approchent des performances de coupés Mercedes-AMG équipés de gros V8.

La version SE apporte son lot de changements aussi bien en terme de gestion électronique que d’éléments esthétiques : un nouveau mode de réglage des suspensions “Sport”, des disques de frein ventilés retravaillés, des jantes forgées 20” en couleur Satin Grey, une garniture de toit en alcantara, des étriers rouges, un lettrage et un badge Lotus noir, l’apparition du badge Emira Turbo SE, une double sortie d’échappement noire badgée Lotus, ainsi qu’une nouvelle peinture de série Zinc Grey. Et à noter, l’apparition du launch control.

Comment ça, il n’y avait pas de launch control fourni avec mon moteur AMG ? Comment faire la course jusqu’au prochain feu rouge dans ce cas ? Est-ce que l’A45 AMG est alors meilleure que l’Emira parce qu’elle a un launch control d’origine ?! Non je plaisante. Mais je suis assez circonspect par cette absence sur le modèle d’origine.

Pour vous offrir cette nouvelle mouture exclusive, il vous faudra vous séparer de 111.190 €. Ah non, ça c’est la part de Lotus. Il va falloir également donner 70.000 € à l’État français lors de l’immatriculation (depuis le 1er mars 2025). Ce qui porte le total à 181.190 € sans le coût de la carte grise. C’est dur d’être un passionné de voitures thermiques en France…

Pour ceux qui veulent plus de cylindres…l’Emira V6 !

La version V6 de l’Emira, toujours motorisée par un V6 3.5L à 60° d’origine Toyota de 400 ch, saura satisfaire ceux qui trouvent qu’un 2.0L quatre pattes n’est pas assez noble. Les seules nouveautés de ce rafraîchissement concernent l’intérieur, avec un ciel de toit, des montants A et des encadrements de pare-brise en tissu technique noir, ainsi que des réglages de suspensions Touring clairement plus orientés Grand Tourisme que circuit. A part la cylindrée, la différence mécanique avec la version Turbo SE réside dans la possibilité de l’équiper d’une boîte manuelle à 6 rapports, agrémentée d’un différentiel à glissement limité ou DGL (LSD chez nos amis anglophones, qui sont bien plus drôles que nous). L’Emira V6 est proposée par Lotus au tarif de 114.190€, soit 3 000 € de plus ou encore 184.000 € au total, privilège de la France uniquement.

Light is right, but money matters

Comme je l’ai écrit précédemment, Lotus a définitivement enterré le dicton de feu Colin Chapman avec un poids toujours plus élevé et un manque de sportives radicales dans la gamme. Toutefois, on peut encore savourer le fait de voir apparaître des véhicules thermiques assez exclusifs et performants chez les constructeurs. Les ventes des SUV Eletre, bien qu’ils semblent constituer une hérésie pour la marque anglaise, permettent ce genre de “folies” dans une industrie qui évolue, mais sans conserver l’essence même de l’automobile passion. On a vu que nombre de constructeurs européens souhaitent continuer à commercialiser des moteurs thermiques … Il est alors possible que les ventes de ces coupés Emira continuent de satisfaire le groupe Geely et  ainsi permettre de proposer de nouveaux modèles un peu plus décalés dans un futur proche. C’est tout ce que l’on souhaite !

Et restez connectés sur Les 2 Ponts … il se pourrait qu’on ait eu la chance de rouler une Emira pour un road-trip très spécial !

Lotus Emira i4

Carte Blanche : Julien Thoinet